Le thème du Mur de Berlin et de la RDA fait l’objet de nombreuses expositions, et plusieurs musées de la capitale permettent d’aborder cette partie de l’histoire allemande. Voici nos recommandations pour découvrir ses différentes facettes. Si vous souhaitez profiter d’une visite guidée en français sur le thème du Mur de Berlin, contactez-nous !
Liste des musées
Mémorial du Mur de Berlin
Ce mémorial comprend une exposition extérieure sur plusieurs centaines de mètres le long de l’ancienne frontière dans la Bernauer Strasse, et une exposition sur trois étages dans un bâtiment qui constituait autrefois une église. Une portion du Mur de Berlin a été reconstituée et une plateforme située au dessus du centre de documentation permet d’observer l’ancien No man’s land. Ce mémorial est extrêmement riche, nous vous conseillons d’y consacrer du temps si le thème vous intéresse, ou de participer à l’une de nos visites privées pour en tirer le meilleur parti.
Entrée gratuite
Site internet
DDR Alltag Museum
Ce musée ouvert en 2013 expose et met en scène 800 objets du quotidien sous le régime de la RDA . Ils racontent les conditions de travail et de logement, la planification des loisirs et des vacances, le rationnement et l’absence de choix en matière de nourriture, de vêtements et d’équipements électro-ménagers, en somme le contrôle permanent de l’État sur les citoyens.
Entrée gratuite et audioguide en français.
Site internet
Palais des larmes
Le palais des larmes, c’est le nom que l’on donnait à la gare de Friedrichstrasse. Bien que située dans Berlin-Est, cette gare était utilisée par les habitants de Berlin-Ouest pour transiter entre les différentes lignes de métro qui desservaient Berlin-Ouest, et comme poste douanier pour se rendre dans Berlin-Est. Après plusieurs contrôles, les visiteurs pouvaient passer quelques heures à Berlin-Est, mais devaient être rentrés à Berlin-Ouest avant minuit. La gare de Friedrichstrasse était donc souvent le lieu des adieux entre les familles et les amis séparés par le Mur.
Entrée gratuite
Site internet
Musée de la Stasi
La Stasi était la police secrète est-allemande qui surveillait les citoyens de RDA. Ce musée est installé dans les bâtiments de l’ancien ministère de la Sécurité, qui abritait les services de la Stasi. On peut y visiter le bureau de l’ancien chef de la Stasi, Erich Mielke, ceux de ses adjoints, la salle de conférence et la cantine. L’exposition revient sur l’organisation de la police secrète est-allemande, les systèmes de surveillance employés pour contrer toute opposition et la dissolution de la Stasi en 1990.
Entrée payante (6 euros)
Site internet
Ancienne prison Hochschönhausen
Des milliers de personnes furent enfermées dans cette prison, devenue un mémorial en 1994. Située dans un quartier périphérique, l’abord de cette ancienne prison est terrifiant. Une exposition gratuite présente notamment 300 photos et de nombreux documents historiques. on peut aussi y voir les anciens bureaux de l’administration de la prison.
Des visites guidées (6 euros) en allemand sont proposées par d’anciens prisonniers… Une visite passionnante mais qui exige une bonne maîtrise de l’allemand. Il y a aussi des visites guidées en anglais et des audioguides en français (gratuit).
Musée de la résistance de la jeunesse
Cette exposition est installée dans l’église Galiläa, qui accueillait des punks et jeunes rebelles dans les années 1970. Le pasteur avait mis ses locaux à leur disposition pour des rencontres politiques, des événements culturels et des concerts. Cette petite exposition présente les loisirs imposés à la jeunesse est-allemande, ainsi que différents mouvements de résistance et de contestation engagés par les jeunes contre le gouvernement de RDA de 1948 à 1989. L’exposition est en allemand, mais présente de nombreuses photos intéressantes et qui se passent de commentaires.
Entrée gratuite
Site internet
Musée de Marienfeld
Ce musée peu connu n’est pas dans le centre ville mais son exposition est passionnante et traite d’un sujet peu abordé, celui de la situation des Allemands de l’Est qui fuirent leur pays pour se réfugier en Allemagne de l’Ouest.
C’est dans ce bâtiment que de nombreux habitants de Berlin Est furent accueillis quand ils parvinrent à s’échapper de Berlin-Ouest. De 1953 à la réunification en 1990, 1,5 millions des personnes passèrent dans ce centre d’accueil des évadés de RDA, symboles pour eux d’un changement de vie et du passage officiel de la RDA à la RFA. Les citoyens de l’Allemagne de l’Est recevaient automatiquement la nationalité de l’Allemagne de l’Ouest une fois qu’ils y étaient arrivés.
L’ancien centre d’accueil des évadés de RDA constitue aujourd’hui le musée de Marienfeld. Il est riche en informations : témoignages de personnes qui sont passées à l’Ouest et qui expliquent leurs motivations, peluches, valises et objets divers qui ont suivi leurs propriétaires dans leur fuite, vidéo qui filme la sortie d’Allemands de l’Est d’un tunnel creusé par des étudiants pour leur permettre de s’échapper, nombreux documents d’époque…
On apprend beaucoup, notamment que si 4 millions d’Allemands de l’Est sont passés en RFA entre 1949 et 1990, 600 000 Allemands de l’Ouest ont fait le chemin inverse ! Certains pour des raisons politiques mais la plupart pour des raisons personnelles (retrouver sa femme, son mari, sa famille resté bloqué à l’Est) ou économique car l’emploi était assuré en RDA. J’ai aussi découvert que le gouvernement de l’Ouest avait payé celui de l’Est pour faire sortir des prisonniers de RDA !
Erinnerungsstätte Notaufnahmelager Marienfelde
Marienfelder Allee 66/80
12277 Berlin
Entrée gratuite
Musée de Checkpoint Charlie
Ce musée privé fut créé dès 1962 par une association qui luttait contre la violation des droits de l’homme. Il documente les tentatives d’évasion des Allemands de l’Est et rassemble de nombreux objets et documents. La présentation de l’exposition est assez chaotique, le musée souvent bondé, et le prix à 14,50 euros excessif… malgré sa richesse, la visite de ce musée pas forcément idéale.
Musée de la DDR
Le DDR Museum (musée de la RDA) est l’un des musées les plus visités de Berlin avec près de 500 000 visiteurs annuels. Et pourtant en 5 ans je n’y avais jamais mis les pieds. Ce musée a la réputation d’être très interactif et ludique, idéal pour les groupes scolaires. Je craignais que ce soit un musée touristique et superficiel qui surfe sur la vague de l’Ostalgie.
Il y a quelques semaines j’ai reçu un mail de Sabrina, stagiaire française au musée de la RDA. Elle me proposait de découvrir le musée en “VIP”, avant l’ouverture au public. Ce fut finalement Mélanie qui m’accueillit pour cette visite privée. Elle travaille au musée depuis sa création en 2006 et en connaît les moindres recoins.
Maquette du Mur
Premier élément qui attire mon attention, la maquette de la frontière constituée du mur intérieur, du mur extérieur, des miradors, du chemin de ronde… Une bonne base pour visualiser correctement ce à quoi ressemblait ce mur de Berlin dont il ne reste aujourd’hui presque aucune trace.
La trabant
Deuxième étape, la trabant, la célèbre voiture de RDA, que l’on peut conduire. On s’installe dans le petit habitacle et bien installé au volant on enclenche les vitesses en découvrant le paysage urbain de Belin Est à travers un écran. Comme dans un jeu vidéo on peut se déplacer dans les rues grises de Berlin.
L’écran de la Stasi
Puis c’est vers un autre écran que l’on se retrouve, celui derrière lequel les agents de la Stasi prenaient des notes en espionnant les potentiels traîtres de la démocratie. Autre outil d’espionnage, les micros dissimulés dans les appartements. Dans le musée on peut en faire l’expérience. Un micro a été installé dans une autre pièce du musée et on peut écouter les visiteurs qui s’y trouvent (bien entendu un panneau leur indique qu’ils sont écoutés).
Un salon Est-allemand
Nous prenons ensuite place dans le canapé d’un salon reconstitué à la déco typique RDA afin de découvrir les loisirs des Allemands de l’Est. Deux grandes tendances : On buvait énormément et on parlait de sexe librement, un sujet que l’on abordait très tôt à l’école.
On entre ensuite dans la cuisine, elle aussi parée du mobilier de l’époque. Le musée présente des milliers d’objets originaux que des familles ont spontanément donné à cette institution privée. Il parait qu’il y a des hangars remplis de ces trésors qui attendent d’être présentés au public.
Un musée pour tous les âges
En plus des nombreux objets exposés, le musée de la RDA présente des documents, archives audio, photo et vidéo. On y accède en tirant des tiroirs, ou ouvrant des placards, en faisant coulisser des vitrines. C’est cet aspect ludique qu’apprécient certainement les jeunes visiteurs du musée. J’ai aussi aimé cette présentation innovante et créative qui ne nuit pas au fond. De fait, malgré ces apparences ludiques le musée de la RDA offre un grand nombre d’informations et de pistes pour aborder et imaginer la vie quotidienne des Ossies, comprendre les différents axes empruntés par la propagande, de l’école aux médias, et découvrir les méthodes utilisées par le régime pour enfermer sa population dans un pays prison. Bien que ce soit des sujets dont je suis familière, j’’ai encore beaucoup appris au cours de cette visite.
Le musée s’est agrandi il y a quelques mois. Avec une fréquentation en hausse et de nouveaux objets à présenter il devrait continuer son expansion au fur et à mesure que le temps distance les Allemands de cette sombre période de leur histoire.
Pour éviter la foule Mélanie conseille de visiter le musée en début de soirée, entre 18 et 20h (jusqu’à 22h le samedi) ou à l’ouverture à 10h. Autre bon plan pour éviter l’attente au caisses et profiter d’un prix réduit, acheter ses billets un peu en avance sur le site internet du musée.
Mise à jour en décembre 2016 par Isabelle
Retour vers le passé avec le musée de la DDR
Depuis son ouverture en 2006, le musée de la DDR est une institution culturelle qui ne cesse de se renouveler. En effet, en août dernier il a ouvert une nouvelle partie qui nous plonge dans le quotidien des habitants de l’Allemagne de l’Est. J’y suis allée faire un tour et je suis bien restée 3 bonnes heures… Comment est-ce possible? Et bien parce que la philosophie du musée c’est la pédagogie par l’interaction et le divertissement.
Une expérience historique à portée de main
Quand j’étais petite je n’aimais pas vraiment aller au musée, je suivais surtout les parents. Maintenant j’adore ça, pourtant j’entends toujours cette voix dans ma tête qui me dit : “On touche avec les yeux !”. On la connait tous celle là n’est-ce pas? Et bien pas de ça au musée de la DDR. Ce dernier a fait du touché, de l’interaction et de l’innovation sa devise. Au fur et à mesure de la visite j’ai conduis un Trabant (voiture de l’époque), ouvert des portes, des tiroirs, je me suis mise dans la peau d’un chef d’usine, je me suis fait interroger et j’ai fait un tour en cellule. Pas de panique, j’ai simplement parcouru les différents aspects de la vie en Allemagne de l’Est à l’époque de la séparation. On se rend compte qu’il n’y avait pas que de mauvais côtés à la vie en RDA (République Démocratique d’Allemagne). Les gens avaient accès à la culture, aux loisirs, la télé… Néanmoins la censure, la propagande et la surveillance (Stasi) étaient quasiment omniprésentes.
C’était comment comment de vivre en RDA ?
Revenons à la partie qui nous intéresse ici. Le musée s’efforce de montrer en toute objectivité la réalité du quotidien en RDA avec la reproduction d’un appartement HLM de l’époque. Avant d’accéder à l’intimité des allemands de l’Est, on entre dans une petite pièce annexe avec un bureau, un casque et une machine à écrire. On s’aperçoit très vite qu’il s’agit d’une pièce dédiée aux employés de la Stasi chargés d’écouter les habitants de l’appartement. Un petit vent me traverse le dos et me donne des frissons quand je me rend compte que j’entends tout ce que disent les touristes.
Je continue mon chemin et une fois l’ascenseur passé je suis transportée dans le passé. La visite commence dans la chambre des enfants. On y apprend à faire un noeud pour le foulard de l’uniforme, on y découvre des jouets, des cahiers de cours et même une reproduction du concert de Bruce Springsteen. Bref on se laisse prendre au jeu et on en oublie vite que l’on est sous surveillance. Je continue de déambuler dans les pièces de cet appartement aux tapisseries dépassées, dans la chambre des parents puis dans la cuisine, la salle de bain et la salon. Chaque tiroir, chaque porte découvre de nouvelles surprises. On peut imprimer des recettes typiques de l’époque, regarder la télé, essayer des vêtements… en somme s’immerger dans le mode de vie communiste.
A propos du musée
L’idée du musée est née en 2004 et celui-ci a ouvert ses portes en 2006. Le musée entièrement privé se développe chaque année un peu plus et accueille de nouvelles attractions comme le Trabi et son simulateur. Tous les ans ce sont environs 500 000 visiteurs qui se déplacent et on font l’un des musées les plus visités. Sa particularité c’est l’utilisation des technologies modernes, tablettes, table interactive, simulateur… son objectif est d’offrir une expérience unique aux visiteurs, qui vivent, touchent et ressentent les conditions de vie dans une société enfermée.
Découvrez ces photos d’archives de l’époque de la RDA et la liste des musées ouverts le lundi.